Il s’agit de dépasser de façon ludique la simple opinion, de découvrir des champs de sa propre pensée et de celle des autres jusque-là inaperçus, de prendre plaisir à échanger dans un cadre bienveillant qui se met en place au fur et à mesure des séances. Il s’agit d’identifier les outils permettant à la discussion de progresser, à la pensée de se construire, pour soi et avec les autres, afin de mettre en place de façon collective une dynamique de recherche. Dans un atelier au « Philosophoir », on s’intéresse plus à la question, c’est-à-dire à la recherche, qu’à la réponse.
A partir d’un support préexistant ou créé par les participants eux-mêmes dans le cadre des « Perséides », les participants sont invités à formuler des questions. Une ou plusieurs de ces questions sont ensuite sélectionnées par les participants pour être le point de départ de notre discussion. L’échange se déroule au sein de ce que Matthew Lipman appelle une « communauté de recherche ». C’est grâce à cette dernière qu’un climat de respect et de confiance s’installe dans le groupe de participants ; que le groupe dépasse éventuellement l’agrégat d’individus pour former une « communauté » qui réfléchit ensemble en vue d’un objectif commun ; que la diversité des points de vue devient significative, en ce qu’elle provoque des questionnements et des doutes dans l’esprit des participants et, ce faisant, amorce un processus de recherche réfléchi.
L’animateur intervient rarement sur le contenu de la discussion, sur les idées échangées, mais seulement sur la structure, et ses interventions sont principalement sous forme de questions, notamment de relance ou de précision.