Correspondances

Est-il possible d’établir des concordances entre couleur, sons, parfums, émotions?  Le physicien rétorquera que non, quoique couleurs et sons se comprennent tous deux sous le prisme des ondes et que les mots pour les décrire se conjuguent. Ton, tonalité, accords, nuances, harmonie, gammes, etc. sont employés aussi bien dans le vocabulaire musical que dans celui des couleurs. Le cercle chromatique du peintre ne rencontre-il pas la gamme chromatique du musicien, « comme de longs échos qui de loin se confondent » ? 

Georges Braque, Paul Klee, Kandinsky, l’un des fondateurs de l’art abstrait, pour qui la musique est source constante d’inspiration, n’en diraient pas autrement. Pour ce dernier, teinte et sonorité parlent si bien d’une seule voix, qu’il a même crée en 1909 un « opéra couleur-lumière ».

« A  noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu ». Sans être synesthètes et attribuer comme Rimbaud une couleur à chaque lettre, le jeu chromatique ne nous laisse pas de marbre. Il nous impacte, oriente notre humeur, nos choix, nous conditionne diversement selon l’endroit du monde que nous foulons du pied ou l’époque à travers laquelle qu’il nous a été donné de passer. Et chacun interprète son monde avec des saveurs colorées personnelles. Ainsi, on en apprend autant sur ce qui est vu que sur celui qui voit. Et si on habillait le monde d’une atmosphère onirique ? A la manière de Chagall, à travers cette Perséide, révèle de la réalité une nouvelle vibration !