La paresse, « mère de tous les vices » ? Vraiment ? Et si ne rien faire était tout aussi nécessaire ?
Catégorie: Le philosophoir des idées perspicaces
Thème: Travail et paresse
Âge: 12-15 ans
Niveau de langue: B1+
> Equipage "Philea" : le 02/02 à 12:00 , le 09/02 à 12:00 , le 16/02 à 12:00 , le 23/02 à 12:00
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Pas de temps pour l’ennui. Depuis la fin du Moyen Age, l’oisiveté est progressivement devenue une plaie à éradiquer à tout prix. Alors que l’on produit plus qu’on n’en a besoin, au lieu de nous libérer du temps libre, nous sommes obsédés par le travail excessif. Difficile de soutenir plus d’une minute un esprit en repos. Tout congé ou loisir se doit d’être justifié par un dur labeur l’ayant précédé ou par un quelconque mérite. Cette nouvelle éthique de la dignité du travail, devenu vertueux, a été construite en partie par l’Eglise, a accompagné le développement du capitalisme et s’est ancré profondément dans notre mode de vie. On ne le questionne quasiment jamais. C’est d’ailleurs notre travail qui nous définit socialement. « Et toi, tu fais quoi dans la vie ? » C’est bien normal : il faut faire quelque chose de sa vie, après toi. Et surement pas une activité qui soit une fin en soi. Non, une activité qui serve à autre chose ! Nous observons aveuglément le culte de l’efficacité. Et si on cessait nos activités frénétiques quelques minutes, et qu’on s’octroyait un espace de réflexion pour remettait en question cette prétendue évidence ?
Quand on pense qu’autrefois, les Grecs de l’Antiquité n’éprouvaient que du mépris pour le travail, réservé aux seuls esclaves. Quand on est attentif aux mots qu’on utilise pour qualifier ce qui nous occupe l’esprit et le corps au moins 8 heures par jour, à leur origine, à leurs usages et à leur histoire. Quand on s’aperçoit qu’aujourd’hui, quand le travail manque, les gens ne savent parfois plus comment remplir leur journée. Accablés de fatigue, beaucoup d’entre eux sont même incapables d’oisiveté active. Leur temps libre restant n'est dédié qu'à de la paresse passive, toute énergie active ayant été trainé par le travail. Ça laisse songeur…
Alors quitte à faire fuir les bien-pensants, osons-nous poser les questions nécessaires pour mieux cerner le travail et l’oisiveté. L’un est-il le négatif de l’autre ? Doit-on les opposer ainsi ? Faut-il rompre avec le paradigme du travail ? La morale du travail est-elle une morale d'esclave ? Les loisirs sont-ils indispensables à la civilisation ? Faut-il cultiver l'oisiveté… active ? Le droit du travail doit-il être corrélé à un droit à la paresse ?