Mémoire Vive

De la mémoire individuelle à la mémoire collective, nous parcourons l’itinéraire d’un coffre à trésors qui nous ouvre les portes vers des questions aussi vertigineuses les unes que les autres, entre la relation à la durée, l’inconscient et le lien social. Comment s’opère la sélection entre ce qu’on retient et ce qu’on laisse filer ? Sans oubli, la mémoire serait-elle viable ? De quoi serait faite notre identité sans mémoire ? Aurait-on conscience de nous-mêmes ? Et quand la mémoire vit ses défaillances, quand Alzeihmer frappe, quand nous ne reconnaissons plus notre passé et que nous ne vivons plus que dans un instant perpétuel, sommes-nous encore la même personne ? Dans quelle mesure la mémoire est-elle au fondement des civilisations ? Au nom de quoi peut-on imposer un devoir de mémoire collective ? …

Le thème de la mémoire comporte énormément de facettes et bien entendu, seulement quelques aspects ont pu être abordés lors de notre première session à ce sujet, qui s'est déroulée en septembre 2022.

Chaque session est indépendante. Nous n'allons jamais dans la même direction d'une session à l'autre. Absolument nul besoin d'avoir assisté à la session précédente pour venir à la session actuelle. Tout le monde est donc chaleureusement invité à participer, et que chacun vienne comme il est!

Session 1: septembre 2022

angle d'approche: Mémoire de poisson ou d'éléphant, oublier ou se souvenir? Qu'est-il préférable? Dans quelles circonstances? Comment la sélection des souvenirs s'opère-t-elle? A-t-on le contrôle sur sa mémoire? Mémoire et émotions, Mémoire et répétition Mises en situation improvisée: à quoi ça ressemble, la mémoire? Comment pourrait-on l'incarner physiquement? A quoi ressemblerait-elle? (sac, nuages, tiroirs, etc.)

Activité Perséide associée: Empreintes (Quelle mémoire veux-tu léguer derrière toi? Quelle contribution actuelle pour bâtir ce souvenir de toi?)

Session 2: mars-avril 2024

angle d'approche prévu (sujet à déviations selon les préférences des participants): Mémoire et sens en éveil: odorat, goût, toucher, ouïe. Réflexion sur les conséquences: Influence de la mémoire émotionnelle inconsciente sur notre perception et nos processus de décision. Mises en situation improvisée avec environnements sonores, Mémoire et jeux d'association

Activité Perséide associée: Résonances de Chronos

Tu te promènes dans les rues marchandes de Marrakech ou de Hanoi et un étalage attire ton attention. Pourquoi? “Parce qu'il faut bien poser le regard quelque part”, réponds-tu. Mais voilà que le commerçant sort en trombe de nulle part et pensant avoir saisi le poisson crédule attardé le long de la rive marchand. Il te convie sans tarder à explorer son offre de l'intérieur. Non, tu n'as pas l'intention de débourser quoi que ce soit. Tu n'as ni besoin ni envie d’acheter quoi que ce soit. Seulement tu laisses vaquer ta rêverie à ces petits objets chatoyants qui sont autant de promesses affriolantes de satisfaction bien trop temporaire. Tu le sais trop bien, au fond. Et pourtant… poussé tantôt par la flagrance d’encens qui parfumait la boutique, tantôt par le refrain endiablé qui dansait dans l’air, qui sait… on te retrouve quelques 10 minutes plus tard, au sortir de l’échoppe, l’une de ces soit-disante-merveilles-artisanales-sans-défaut en main. Revirement de situation. Mais par quel tour de passe passe?

Qu'est-ce qui oriente le plus tes choix? Es-tu bien certain que les décisions que tu prends sont rationnelles? Et admettons que tu penses que oui, une bonne décision a-t-elle besoin d'être toujours raisonnable pour être une bonne décision? Observons comme notre sensibilité altère notre neutralité de jugement. Est-il possible de dompter ce processus ou est-il totalement hors de contrôle? Serait-ce d’ailleurs souhaitable de brider notre sensibilité pour qu’elle ne joue plus de tours à notre raison? Autrement dit, pourrait-on parvenir à une raison pure, puis si c’était possible, serait-ce souhaitable? Prenons conscience de la manière dont ces biais naturels sont sujets à des stratégies délibérées. Que ce soit dans le domaine bien connu de la vente, mais aussi de la sécurité, de la gestion des foules, etc. on nous fait percevoir un stimuli souvent à notre insu pour inciter de notre part tel ou tel comportement attendu. Ce n’est pas toujours cousu de fils blancs, non, c’est parfois très subtil, d’autant plus si on est naïf et pas au courant d’être ainsi cuisiné… C’est parfois pour notre bien, mais pas toujours. Mieux vaut être prévenu. Mais au fait, induire sciemment notre perception inconsciente en vue d’orienter notre décision vers vers tel ou tel choix, est-ce moral? Après tout, dans quelle mesure pourrait-on l’éviter? Serait-ce même sain, après tout, de le souhaiter?